chez elle, c'est dans une colocation du Londres moldu avec deux moldues, un chat appelé "toad", deux consoles de jeu, un désordre sans nom dans la cuisine mais de la nourriture faite maison dans le frigo parce qu'elles sont toutes inscrites dans une salle de sport. La chambre d'Ivy est reconnaissable à son mobilier mélange de récup' (ses premiers salaires fondaient comme neige au soleil) et d'objets désespérément à la mode qui sont sans personnalité. Un portant à vêtements sur lequel elle perd de la place avec ce qui ressemble à une collection de mini-jupes. Très inspiré de Rachel Green dans Friends, dont elle a d'ailleurs un coffret DVD (et pas d'ordinateur lisant les DVD). Des tickets de concert épinglés sur un tableau en liège sur lequel figure un autocollant "freebritney" dans son sac à main un livre (populaire, sans grande recherche littéraire), un gobelet réutilisable, un désordre sans nom, trois pochettes contenant un nécessaire d'hygiène (ça sert toujours), des tickets de caisse, deux stylos, trois rouges à lèvres, un parapluie, des barrettes à la mode, une barre chocolatée presque émiettée dans son emballage. Et  dans son portefeuille en cuir jaune une carte de crédit, trois cartes de fidélité d'enseignes de vêtements (mais promis, elle arrête la fast fashion), la carte de fidélité de son restaurant préféré, celles d'un magasin de maquillage et d'un magasin de lingerie (cette marque-là, vraiment ?), celle d'un abonnement à la salle de sport qu'elle utilise peu. Son passeport, sur lequel elle se fend d'un sourire qui a failli lui imposer de changer de photo d'identité. Des pièces. Une clé de la boutique. Des tickets de métro, des fois qu'elle ait trop bu pour transplaner.

Derniers résultats scolaires, ASPICS
Sortilèges : Optimal
Arithmancie : Acceptable
Divination : Effort exceptionnel
Etude des moldus : Optimal
Etude des runes : Effort exceptionnel
Potions : désolant
Brevet de transplanage obtenu au deuxième passage ("il n'est pas nécessaire de piailler en transplanant").


le goût De ses biscuits préférés, que son père lui achète les week-end qu'elle passe chez lui. Il y en a peu, voyages professionnels. Il lui ramène sans cesse une babiole, des bonbons locaux. N'importe quoi pour essayer de compenser l'absence. Le temps passe. Ivy grandit. Son régime à base de sucreries, son goût pour la malbouffe anglaise commence à lui créer quelques rondeurs. On met cela sur le compte de l'âge tendre, mais la rentrée dans son établissement privé ne l'est pas. Une solution pire que le mal se fait jour lorsqu'elle reçoit sa lettre de Poudlard. Dans ma famille, on n'a jamais engendré ça. se plaint son père. Stupéfaction qu'on emmène sa fille dans un endroit qui lui demeurera inaccessible. Ils ne vivaient pas sous le même toit, mais il était si simple de faire une garde alternée.
Ivy perd l'envie de manger, se contentant de petites assiettes. Ses joues rebondies deviendront plus creusées. Puberté, rien qui inquiète ses camarades de classe. Si elle se sent parfois faible, elle est émerveillée de ce nouveau monde et offre le plus tendre sourire qui soit à qui lui adresse la parole. Rien d'étonnant, quand on est chez Poufsouffle. Dans sa maison, elle retrouve la douceur des soirées devant un film télévisé avec sa mère. Sans sa mère, mais c'est presque comme lorsqu'elle est blottie contre ses amies dans la salle commune. Sans un film, et c'est vrai qu'on ne parle jamais de technologie, ici.

la vue d'abord celle du Château, qui lui coupe le souffle. L'attention concentrée sur les mille aspérités de sa baguette. Contrairement à ce que prétendra sa belle-mère, ce n'est pas un jouet, un gris-gris. Sorcière. Elle l'aurait eu en elle depuis le début. Ca explique les pannes de courant, que sa mère trouvait fréquentes et qui étaient synonymes d'une histoire lue à la bougie l'une contre l'autre. La vue, la lecture des merveilles que renferme la bibliothèque de Poudlard.
Le terrain de vol qui devient minuscule sous ses yeux quand elle prend de la hauteur. Un vertige ridicule quand votre père est pilote d'avion. Mais ce n'est pas pareil sur un balai, ni protecteur ni carlingue. Elle chute, un bandage autour de la tête. La demande saugrenue. L'infirmière accepte de la prendre en photo. Elle envoie la pellicule à sa mère, qui les fait développer sous le prétexte que sa fille fait des essais de photomontages. Il faut ça pour expliquer les gamins qui tiennent des crapauds dans leurs bras, alors qu'elle avait prévu de l'envoyer dans une école huppée.
On lui reproche gentiment la lecture de magazines féminins, et la tentative de faire connaître les spice girls et une gilmore girls (pas le même pays de production ni le même registre mais enfin, quelle inculture) au lieu d'étudier pour réussir ses cours de potion. Elle n'y peut rien, ça la dégoûte et elle se débarasse aussi vite que possible de cet enseignement.
Ah, si on la lassait amener un appareil pour diffuser de la musique !

l'ouïe Un rire un peu trop facile quand un garçon lui plaît. Celui-ci en fait partie. Elle le dévore des yeux. Sa voix est la plus mélodieuse musique qu'elle ait entendu. Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux lorsqu'il la complimente. Une idylle qui lui fait oublier les journées harassantes l'été. Ne voulant pas forcer sa fille à choisir entre les deux mondes, sa mère s'est mise en tête de lui faire ingurgiter tout le programme scolaire moldu pendant les vacances scolaires. Ivy a fait un bref parallèle avec les oies qu'on gave à l'approche des fêtes de fin d'année, mais elle a senti qu'elle n'était plus en terrain conquis depuis le dernier Noël où son essai de tofu farci n'a pas rencontré le succès escompté.
Sa soeur jumelle, aveugle depuis un accident il y a quelques années de cela, lui a dit que ça sentait très bon. Elle n'avait pas vu le plat s'effilochant sur la table. C'est à elle qu'Ivy passe une infinité de coups de téléphone la journée. Elle lui manquait tant à Poudlard. Et leurs vies prendront toujours des chemins si différents.
Blair lui rappelle qu'elles seront toujours différentes, et que sa cécité n'est pas un défaut. Elle est bien plus sensible aux inflexions vocales. Ivy n'en démord pas, et la convainc de toutes sortes d'expériences. La magie et des handicaps ne peuvent pas coexister. Il doit exister quelque chose. L'emmener au cercle de parole de Blair est une idée désastreuse, tant elle trouve vite un autre cobaye auquel faire miroiter une guérison. Le Ministère n'en saura rien, on l'embauche bien pour l'artisanat magico-moldu. Elle s'en sortira.
Elle ne s'en sort pas.

le toucher Le dossier, épais sur la table du Ministère. Ivy debout devant les juges du Magenmagot. Bien décidée à ne pas baisser la tête, un feu dans le regard. On l'accuse, à mi-mots, d'avoir violé le secret magique. Elle aimerait savoir comment. Les petits jeux sur des appareils, le fait de tenter d'insuffler une conscience à des dispositifs électroniques. Une aide vocale qu'elle a développée pour sa soeur, injustement privée de la vue. Et quoi encore ? Ivy garde la tête haute. Elle ne voit pas le problème. Seule sa famille en bénéficiait, et ses proches connaissent déjà le secret magique puisqu'on l'a forcée à aller à Poudlard. La cour s'indigne, forcée, forcée ... La sorcière insiste. Si, si, forcée. Ses parents avaient des projets pour elle. Des pensionnats huppés. Elle ne précise pas que les uniformes auraient été plus seyants.
On lui reproche tant et si bien ses petits travaux, toutes ces expériences d'hybridation de moldus et de technologie. Non, ce bras articulé sur quelqu'un qui n'est pas un membre de sa famille est une idée dangereuse. Elle rétorque qu'elle ne voit pas comment un manchot peut effrayer le Ministère. C'est la fois de trop. On menace de la licencier.
Dans un coup de théâtre, elle aimerait leur dire que c'est elle qui part, si les choses sont ainsi. Elle se ravise. Non, mauvaise idée. Elle n'aurait aucune indemnité. Elle joue encore le jeu. Qu'on la licencie donc !
Ils le font.
Ses affaires dans un carton, elle quitte le Ministère et le Londres sorcier. Elle erre dans sa supérette préférée, prend des produits réconfort et une bouteille de vin (de la piquette), pour la partager avec ses colocataires. Elles s'indignent avec elle, et Ivy ignore par quel truchement elle boit un bloody mary en discutant de son avenir. Elle ne se souvenait pas qu'il y ait du jus de tomate dans leur appartement. Le chat vient se blottir contre elle. Comment va-t-elle payer le loyer ? Elle l'ignore, leur expliquant qu'elle va sans doute faire les gros titres de la gazette du sorcier. Mais ce serait peut-être une bonne publicité.
Lorsqu'il la recontacte, elle est conquise. Autant par la proposition que par l'homme la formulant.


l'odorat Et le parfum d'Orion. Elle s'est déjà rendue en parfumerie pour essayer de retrouver cette odeur, une autre clé de compréhension pour le connaître. Peut-être que c'est sa peau qui réchauffe le parfum et cela expliquerait pourquoi elle ne le retrouve pas. Pensée de sa peau. Ivy devient rouge et une vendeuse vient vérifier qu'elle ne se sente pas mal. Elle va aller prendre l'air, en effet.
Si elle avait un début de malaise, il serait ridicule de prendre un café avec de la crème et des éclats de cookie. C'est moins un café qu'une pâtisserie balancée dans un mixer. Armée de sa boisson au taux de sucre indécent, elle franchit la porte de la boutique.
Il n'ya que lui. Dans la boutique ce jour, dans ses pensées en règle générale. Elle repense à la parfumerie, à la pensée de la parfumerie et redevient rouge. Small talk. Elle s'installe dans l'arrière-boutique et reprend ses enchantements. Elle aimerait sauter de joie lorsqu'il la rejoint avec un café et lui propose une aimable discussion autour des nouveautés. Leurs mains se frôlent quand elle lui montre un appareil. Ce serait génial s'il n'avait plus cette bague au doigt. Elle le regarde tristement. Chèvrefeuille, son parfum ? Elle éternue quatre fois rapprochées et ne reste pas de glace quand il lui tend un mouchoir et lui demande si ça va.
Le soir, elle fait brûler une bougie parfumée et se morfond dans son lit.

félicitations, te voilà validé !
L'étape la plus difficile a été passée avec succès, mais il reste encore quelques petites formalités administratives avant d'être totalement libre   Promis, ça ne sera pas long !

liens utiles pour commencer l'aventure
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salon de thé de mme pieddodu découvre la partie privée de ton groupe (portoloin)

j'ai beaucoup aimé la façon dont tu as construit ta fiche, c'était vraiment très agréable à lire !    comme orion a validé, je n'ai pas grand chose à ajouter, ta fiche m'a vraiment beaucoup plu ! hâte de voir comment évolue sa passion pour orion, ses idéaux pour the circle et tout le reste !  

Et maintenant, fais-nous rêver